Changer l'avenir du traitement du cancer du sein

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Du 1er au 31 octobre se déroule la campagne de lutte contre le cancer du sein, Octobre Rose. Un mois important, pour un cancer qui touche chaque année une femme sur 9. Aujourd'hui, l'un des principaux défis du traitement du cancer du sein est d’identifier les patientes qui ont besoin d'un traitement post-chirurgical. Ceci, ainsi que l'identification du meilleur type de thérapie pour chaque patient individuel et le développement de médicaments ciblant les caractéristiques spécifiques des cellules tumorales, sont les objectifs de l'adaptation du traitement ou de la médecine personnalisée.

Le cancer du sein montre très tôt une propension à quitter le nid de la tumeur primitive pour coloniser les organes à distance du sein. Ce risque est bien sûr d’autant plus grand que la tumeur est de grande taille et qu’il y a une atteinte des ganglions sous le bras, mais il existe aussi pour une tumeur de quelques millimètres sans ganglions positifs ! C’est ici qu’entre en jeu l’oncologue médical à qui incombe la responsabilité de décider si le risque d’essaimage tumoral est suffisamment important que pour justifier la prescription d médicaments capables de détruire les cellules cancéreuses à distance du sein et donc de diminuer le risque de rechute. Cette décision peut conduire à un surtraitement comme par exemple, prescrire une chimiothérapie, en plus de l’hormonothérapie, alors qu’elle n’est peut-être pas nécessaire.

 

MINDACT & MammaPrint : désescalade de la chimiothérapie post-chirurgicale

Pour limiter la chimiothérapie préventive, les chercheurs tentent de trouver une signature génétique de la tumeur du sein qui informerait sur le risque de métastase. Le Mammaprint analyse l’activité de 70 gènes spécifiques dans la tumeur. Selon l’étude du profil génétique de la tumeur, cette analyse tumorale détermine un profil génétique bas risque ou haut risque. Celui-ci peut alors être comparé au profil clinique de la tumeur. En juin dernier, lors du congrès de l' American Society of Clinical Oncology (ASCO) à laquelle ont participé 42750 cancérologues de 138 pays, le Dr Fatima Cardoso, experte en cancer du sein du réseau Breast International Group (BIG), a présenté les résultats mis à jour de l’essai clinique MINDACT. Dans cet essai, les chercheurs ont montré qu'environ la moitié des patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce, celles dont les tumeurs étaient classées comme cliniquement à haut risque mais génomiquement à faible risque (C-High / G-Low) selon le MammaPrint pourrait éviter en toute sécurité la chimiothérapie et ses effets secondaires.

Ainsi par exemple, chez les patientes dont le cancer est classé à haut risque après évaluation clinique, s’appuyer sur les résultats du test génétique permettrait de revoir le niveau de risque à la baisse et de se passer d’une chimiothérapie post-chirurgicale dans près d’un cas sur deux (46%), sans grever le pronostic des patientes.

«MINDACT a été un pas dans la direction de la désescalade des médicaments, car il a utilisé un nouveau test de diagnostic pour montrer que certains patients qui auraient pu recevoir auparavant une chimiothérapie n'en avaient en fait pas besoin. Il a montré que nous nous dirigeons vers l'utilisation des caractéristiques biologiques d'une tumeur pour aider à exclure en toute sécurité la nécessité d'un traitement qui était auparavant jugé nécessaire » conclut le Docteur Fatima Cardoso.

Nathalie Evrard 

Référence : https://www.bigagainstbreastcancer.org/big against breast cancer