Attention à la prise d’AINS avec des anticoagulants
Une équipe danoise a évalué le risque d’hémorragie interne sous anticoagulants en cas de prise concomitante d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à visée analgésique. Le risque d’hémorragie intestinale, cérébrale, pulmonaire ou vésicale se révèle multiplié par 2,09 fois. Le risque le plus élevé était associé au naproxène (4,1 fois plus élevé) suivi du diclofénac (3,3) ; le risque le plus faible haut était associé à l’ibuprofène (1,79). Ces résultats sont publiés dans l’European Heart Journal. « Pour les personnes qui prennent des anticoagulants, notre étude souligne l'importance d'être prudents lorsque l'on envisage de prendre des AINS pour soulager la douleur ou l'inflammation. Nous recommandons aux patients de consulter leur médecin avant de prendre des AINS en même temps qu'un anticoagulant », déclarant les auteurs. Le risque d'hémorragie intestinale liée à l'utilisation d'AINS est apparu 2,24 fois plus élevé que sans AINS, celui d'hémorragie cérébrale 3,22 fois plus élevé, et celui d’hémorragie pulmonaire 1,36 fois plus élevé. Enfin, le risque d'anémie par saignement était triplé avec les AINS. Dans un éditorial associé, le Pr Robert Storey de l’Université de Sheffield (Royaume-Uni) déclare : « Tous les anticoagulants oraux (ACO) actuellement disponibles augmentent le risque de saignement. Dans la prise en charge de la thromboembolie veineuse, une proportion importante de patients se voit recommander un traitement par ACO à long terme, ce qui signifie que le risque cumulé peut être considérable. Il semble évident qu'éviter les AINS en association avec les ACO est la stratégie la plus sûre pour éviter un risque hémorragique excessif. »