Tendances inquiétantes dans la consommation de substances psychoactives par les adolescents

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Plus de la moitié des jeunes de 15 ans ont fait l’expérience de l’alcool et un sur cinq a récemment utilisé des cigarettes électroniques, selon un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’alcool est donc la substance la plus couramment consommée, tandis que les cigarettes électroniques sont plus populaires que les cigarettes conventionnelles. L’organisation préconise d’augmenter les taxes sur ces produits, de limiter leurs points de vente ainsi que leur publicité et de bannir les agents aromatisants des e-cigarettes.

Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé rassemblant les données de 280 000 jeunes en Europe, en Asie centrale et au Canada souligne que « la pandémie de Covid-19 a provoqué une nouvelle augmentation de la consommation » de substances psychoactives chez les jeunes de 15 ans, après des années de recul. Ainsi, plus de la moitié (57 %) des jeunes de 15 ans a essayé l'alcool au moins une fois dans sa vie, et près de 37 % déclarent en avoir bu au cours des 30 derniers jours. En outre, 20 % disent avoir déjà été fortement ivres. L’OMS note que la consommation d’alcool et de tabac est devenue plus fréquente chez les adolescentes que chez les adolescents. « Ces résultats soulignent à quel point l'alcool est disponible et normalisé, et montrent qu'il est urgent de prendre de meilleures mesures politiques pour protéger les jeunes des méfaits de l'alcool », préconise le rapport. L'utilisation des e-cigarettes gagne aussi en popularité. 32 % des jeunes de 15 ans ont déjà fumé une e-cigarette au cours de leur vie, et 20 % ont consommé ce produit ces 30 derniers jours. Malgré ces chiffres inquiétants, le rapport pointe une baisse du tabagisme classique chez les adolescents, qui concerne 13 % des 11-15 ans en 2022, soit 2 % de moins qu’il y a quatre ans. La consommation de cannabis est elle aussi en légère baisse : 12 % des jeunes de 15 ans en ont déjà consommé, contre 16 % il y a quatre ans. « L’utilisation généralisée de substances nocives chez les enfants dans de nombreux pays de la Région européenne – et au-delà – constitue une grave menace pour la santé publique », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Étant donné que le cerveau continue de se développer jusqu’au milieu de la vingtaine, les adolescents doivent être protégés des effets des produits toxiques et dangereux. Malheureusement, les enfants d’aujourd’hui sont constamment exposés au marketing ciblé en ligne de produits nocifs, tandis que la culture populaire, comme les jeux vidéo, normalise leur usage. L’OMS/Europe collabore avec les pays pour faire en sorte que tous les jeunes, partout, prennent le meilleur départ possible dans la vie. Cela signifie qu’il faut les protéger contre les produits toxiques et addictifs qui pourraient nuire à leur qualité de vie dans les années à venir. »