L'étude de Didier Raoult sur l'usage d'hydroxychloroquine contre le Covid a été officiellement invalidée

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Après plus de quatre ans de controverses, l'étude fondatrice de l'IHU de Marseille sur l'usage de l'hydroxychloroquine contre le Covid, signée notamment du Pr Didier Raoult, a été officiellement invalidée, a annoncé mardi l'éditeur de la revue qui l'avait publiée en mars 2020.

Si les publications du Pr Raoult avaient alimenté des espoirs de traitement, elles avaient été rapidement épinglées par d'autres scientifiques et spécialistes de l'éthique pour de potentielles erreurs, voire manipulations, ce qu'ont ensuite prouvé des enquêtes d'autorités sanitaires et de médias. Des études scientifiques d'ampleur et à la méthodologie solide - la britannique Recovery, la française Hycovid, ou Solidarity menée par l’Organisation mondiale de la santé- ont plus tard démontré l’inefficacité de l’hydroxychloroquine pour traiter ou prévenir le Covid. L'usage du traitement contre le coronavirus a aussi été associé à de graves effets indésirables, notamment cardiovasculaires.

"Des inquiétudes ont été soulevées" liées au respect de "l'éthique de publication" de l'éditeur de la revue, à "la conduite appropriée de la recherche impliquant des participants humains, ainsi que des inquiétudes soulevées par trois des auteurs concernant la méthodologie et les conclusions", a expliqué Elsevier, l'éditeur de la revue scientifique "International journal of antimicrobial agents", dans une longue note justifiant cette rétractation. Cette étude était "la pierre angulaire d’un scandale mondial", et sa rétractation "constitue une reconnaissance, tardive mais essentielle, des dérives scientifiques qui ont mené à la mise en danger des patients", a ainsi salué la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), présidée par le Pr Mathieu Molimard.