Les antagonistes NKB, une option thérapeutique non hormonale dans la ménopause

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La FDA a approuvé récemment un deuxième traitement non hormonal des troubles vasomoteurs de la ménopause. Il s’agit du fezolinetant, antagoniste NK3R, qui diffère légèrement de l’élinzanetant, antagoniste double NK1 et NK3R. Les essais cliniques ont ont indiqué la bonne tolérance et de l’efficacité du fezolinetant per os.

Le fezolinetant entraine une réduction significative des symptômes vasomoteurs modérés à sévères, comparativement à un placebo, de -2,55. De plus, cette amélioration est observée rapidement, dès la première semaine de traitement et se maintient jusqu’à la 52e semaine. Les événements indésirables, dont avant tout, des troubles de la fonction hépatique sont rares et transitoires. L’efficacité des antagonistes NKB est comparable à celle de l’hormonothérapie. Parmi les femmes sous traitement hormonal de la ménopause, une revue Cochrane a fait état d’une réduction d’au moins 50 % des symptômes vasomoteurs quotidiens pour 73 % d’entre elles vs 58 % sous placebo (différence de 15 %). Sous fezolinetant, la proportion est de 57 % des femmes traitées vs 30 % sous placebo (différence 27 %).  Les antagonistes NKB sont ainsi une option pour les femmes ne pouvant recevoir ou ne tolérant pas une hormonothérapie. Chez celles ayant souffert d’un cancer du sein présentant des troubles vasomoteurs post ménopausiques marqués, il n’existe aucun élément tendant à incriminer les antagonistes NKB dans une récidive de cancer mammaire. Celles avec contre-indication à un traitement hormonal, telles une maladie cardio-vasculaire ou des antécédents thrombo-emboliques, peuvent également bénéficier d’un traitement avec des antagonistes NKB. Au-delà des troubles vasomoteurs, cette classe pharmacologique seraient également bénéfiques sur la qualité du sommeil, voire la dysrégulation métabolique, leur impact sur la cognition et l’humeur restant, à ce jour, inconnu. Un contrôle de la fonction hépatique est nécessaire avant tout traitement, puis tous les 3 mois. Les antagonistes NKB constituent donc une avancée thérapeutique majeure dans la prise en charge des symptômes vasomoteurs ménopausiques invalidants en l’absence de recours possible à l’hormonothérapie. Des essais randomisés, de longue durée, sont nécessaires pour affiner la comparaison entre traitement hormonal et antagonistes NKB dans les différentes populations féminines.

 

Réf : 

Christ JP, Navarro VM, Reed SD. Nonhormonal Therapies for Menopausal Vasomotor Symptoms. JAMA. 2023 Oct 3;330(13):1278-1279. doi: 10.1001/jama.2023.15965.